EDIFICE : Evaluation de bioraffineries pour la valorisation des déchets verts de maraîchage dans la région nantaise

• à récolter les informations disponibles sur les différentes biomasses résiduaires disponibles sur le territoire nantais, (volumes, localisations, compositions (voire d’autres propriétés fonctionnelles). Ces informations sont de véritables « données d’entrées », indispensables pour évaluer la pertinence de voies de valorisation possible à l’échelle d’un territoire.
• à développer une méthode simple et rapide d’analyse quantitative de différentes fractions de la biomasse par FTIR (spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier). 

Les premiers travaux réalisés en 2022 ont montré que les informations sur les gisements de biomasse du territoire nantais, nécessaires pour construire une évaluation prospective et réaliste des solutions de valorisation de biomasse à l’échelle d’un territoire sont à l’heure actuelle largement manquantes ou difficile à exploiter. Il s’agit en particulier des compositions des résidus de cultures dont les valeurs fournies dans la littérature varient significativement. Il est apparu que la collecte des informations sur les gisements de biomasse du territoire considéré constituait un verrou fondamental pour construire des scénarios intégrant une valorisation par la bioraffinerie. Le projet a été réorienté en conséquence pour traiter plus spécifiquement ce verrou suivant deux axes de recherche :

• La mise au point d’une caractérisation rapide de la biomasse issue de déchets de maraichage afin de guider une valorisation potentielle en bioraffinerie
• La formalisation de caractéristiques du territoire – localisation de ressources, réseau routier, plateformes de traitement, pratiques de gestion de déchet – pour permettre à terme une modélisation de la logistique et d’approvisionnement d’une bioraffinerie.

La mise au point de la méthode par FTIR est en cours pour quantifier la fraction protéique de diverses biomasses : feuilles de concombre, feuille/tige de tomate, talons d’asperges, marc de pomme, résidus fibreux etc. Des travaux similaires devront être entrepris pour identifier les méthodes de screening et envisager à terme la construction d’une base de données. 
Par ailleurs un travail en commun avec Maelab, start-up basée au Biopole de Colmar émanant du LAE, a été initiée pour intégrer le volet logistique au module filière de l’outil MAELIA, plateforme de modélisation et de simulation dynamiques des territoriales.

Un volet modélisation multi-acteurs, pour développer une approche de modélisation hybride, associant connaissances et données, pour modéliser la dynamique d’un système a aussi été abordé. Cette approche très exploratoire menée lors d’un travail post-doctoral a fait l’objet d’une communication dans le Qualitative Reasoning workshop associé à la conférence ECAI. 

Une modélisation hybride pour favoriser la compréhension des dynamiques d’un système bioéconomique par les acteurs. Ce type de modélisation a pour but de faciliter la prise de décision informée par les diverses connaissances et les différents points de vue, notamment en permettant d’identifier les impacts de scénarios possibles pour améliorer un système bioéconomique. Un travail a porté sur l’application du cadre méthodologique VDA  (Vision Design and Assessment) pour la vision partagée multi-acteurs sur le sujet : « gestion de déchets vert de serre ». Ce travail a permis de tester l’approche en allant jusqu’à la construction d’une « Fuzzy cognitive map » (FCM) à partir d’entretiens de producteurs de tomate, permettant de modéliser qualitativement des scénarios à partir de résultats de simulation (Figure 1).

Le projet EDIFICE a pleinement jouer son rôle d’effet levier inclus dans les missions des métaprogrammes INRA en permettant la rédaction et à participation à des projets plus conséquents en lien avec le sujet, les projets Raffut (programme TETRAE) et le projet Closecycle (programme Interreg).